Soleil Serpent et la Résistance
- mvang
- 30 sept. 2019
- 3 min de lecture
Soleil Serpent et la Résistance
La résistance du peuple contre la tyrannie, la dictature et la colonisation jaillit des germes
de l’injustice imposée par l’oppresseur. Cela peut prendre plusieurs formes, allant de la
communication verbale aux actions violentes. Aimé Césaire, dans son sonnet « Soleil serpent »
(1946) du recueil Les Armes Miraculeuses a choisi de résister á la poursuite de la colonisation de
la Martinique par utilisation implicite de la prose. Pour commencer, Césaire nommes son recueil
Les Armes Miraculeuses afin de susciter et de mobiliser le peuple Martinique autour d’un symbole
d’espoir contre les siècles d’injustice de la colonisation de la France. Deuxièmement, l’auteur
utilise les pronoms « mon » et « nos » dans tout le sonnet comme une forme de résistance á la
colonisation par la possession de soi, ainsi qu’un contraste implicite entre le peuple et les
colonisateurs. Enfin, Césaire fait une référence historique d’une éruption volcanique que seuls
les martiniquais connaissaient à travers l’utilisation de l’imagerie et de l’allitération dans les vers
huit à dix comme appel á l’action contre la colonisation.
Premièrement, Aimé Césaire organise la résistance des martiniquais contre la France à
travers le titre de son recueil en apportant l’espoir d’un aide miraculeux et un triomphe. Dans le
contexte de l’époque où Césaire a écrit ce recueil, la Mantique était encore sous la domination
française mais essayait très bien de ne plus l’être. L’auteur utilise sa prose, son éducation et les
relations entre les français et les martiniens comme un moyen de résister formellement, mais
non violemment, a la domination française. Par exemple, dans « Soleil serpent », l’auteur fait
souvent référence á l’esclavage dans lequel les français se sont imposés, rappelant á tous la
sombre historie de la colonisation. Il leur rappelle également qu’un jour et un âge vont se
présenter. Il le fait en évoquant le mythique Léviathan qui a englouti le soleil comme les
martiniquais pourraient engloutir le leur, la France.
Deuxièmement, Césaire se sert des pronoms tels que « mon » et « nos » dans tout le
sonnet, « Soleil serpent », comme une façon de résister á la colonisation en montrant que luimême
et son people gardent le contrôle d’eux-mêmes. De plus, il distingue implicitement qu’il
existe « nos », le peuple de Martinique, et « les autres », les colonisateurs. Son utilisation des
pronoms à travers le sonnet montre qu’il y a toujours du pouvoir dans le corps de ceux qui sont
asservis par les français. Ceci est évident dans le vers deux quand il écrit « mon corps intact de
foudroyé » ou il fait une référence au français comme l’avoir frappé. La possession et la
reconnaissance du corps violé, figuratif ou métaphorique, impliquent que Césaire et son peuple
ont encoure quelque chose á revendiquer même après des siècles d’injustice. De plus, en utilisant
ces pronoms, Césaire a réussi à créer deux aspects de l’histoire de la colonisation. Bien qu’il ne
s’adresses jamais directement à la France, en écrivant « mon » et « nos », il a distingué que son
peuple existe en tant que le leur et le français sont les autres.
Enfin, Césaire fait référence de manière historique á l’éruption volcanique de la montagne
Pelée survenue en 1092, par l’imagerie et l’allitération au vers huit á dix, rappelant et appelant á
l’action que les gens peuvent surmonter n’importe quelle catastrophe. Aux vers huit et neuf, il
parle d’un « élixir du feu central » qui « couvert d’abeilles » et utilise l’allitération « s » afin de
souligner l’image d’un volcan en éruption et son feu qui brûle le monde. C’était un élixir
métaphoriquement parce que le volcan a brûlé l’île mais a permis à la vie de recommencer.
L’élixir du feu s’est rappelé que les martiniquais peuvent surmonter tout désastre et s’élever fort,
presque miraculeusement, une fois que tout a été détruit. Dans le même contexte, les habitants
de la Martinique pourraient également se défendre et surmonter leur hostilité actuelle, les
français, et savoir qu’ils sont légers au bout du tunnel. Il rappelle aux siens qu’ils ont la force et
un feu qui existe toujours, un qui ne sera pas éteint.

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